Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog des séropositifs en colère
Archives
4 mars 2010

LIPODYSTROPHIE: LA TÉSAMORÉLINE EN ATTENTE D'AUTORISATION

lipo2 lipo1

La lipodystrophie associée au VIH est une complication grave qui entraîne des effets à long terme pour lesquels il n'existe actuellement aucun traitement approuvé.

Elle est caractérisée par des changements dans la composition du corps dont l'accumulation excessive de graisse viscérale. Certains patients peuvent également perdre de la graisse sous-cutanée aux extrémités (lipoatrophie), en particulier le visage, des jambes et les fesses.

Elle est accompagnée par des anomalies métaboliques telles que l'insulinorésistance et la dyslipidémie (augmentation du cholestérol LDL et de triglycérides, faible taux de cholestérol HDL).

Ces changements dans la composition corporelle rendent les patients plus vulnérables aux maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2 et peut stigmatiser les patients infectés par le VIH et les encourager à ne pas adhérer à leur traitement antirétroviral.

En 2008, on estimait que sur les 2 millions de patients infectés par le VIH (l'infection a été diagnostiquée ou non) en Amérique du Nord et en Europe, 285 000 d'entre eux souffraient de lipodystrophie associée au VIH.

Le fabricant "Theratechnologies" a estimé que d'ici 2012 environ 380 000 patients recevant un traitement antirétroviral pourraient être affectés par la lipodystrophie associée au VIH en Amérique du Nord et en Europe.

La Tésamoréline
Tésamoréline est un analogue stable du facteur de libération de l'hormone de croissance (GRF) qui induit la production et la sécrétion de l'hormone de croissance (GH) dans un spécifique et physiologique.

Il possède de nombreuses caractéristiques bénéfiques:
réduction de la graisse viscérale, sans affecter graisse sous-cutanée sans affecter le contrôle glycémique ( glucose sanguin ), augmentation de la masse musculaire, profil lipidique amélioré.

Il représenterait un bon profil de tolérance avec des effets secondaires mineurs par rapport à l'administration de l'hormone de croissance.

Étude
Les résultats d'une étude de phase 2 conduite chez les hommes et les femmes infectées par le VIH et avec accumulation de graisse viscérale, avaient montré qu'une dose de 2 mg de tésamorélin administrée une fois par jour pendant 12 semaines diminue la graisse viscérale. À la lumière de ces résultats, 2 études de phase 3 contrôlées avec placebo, multicentrique, randomisées, en double aveugle ont commencé à évaluer la tésamoréline chez des patients ayant une lipodystrophie associée au VIH.

La revue scientifique JAIDS du 1er mars qui vient de paraitre, publie les résultats de la phase 3.

Cette étude contrôlée avec placebo a été menée sur 12 mois à compter de Janvier 2007 à Octobre 2008. Et a été réalisée sur un échantillon de 404 patients atteints par le VIH et avec un excès de graisse abdominale, dans le contexte d'un traitement antirétroviral. La Tésamoréline a été injecté à la dose quotidienne de 2 mg par voie sous-cutanée.

Résultats
Le traitement avec la tésamoréline a causé une réduction de 18% de la graisse viscérale après 12 mois sans effets secondaires significatifs. Les patients ont montré une amélioration de la perception de leur image corporelle, de l'estime de soi et le bien-être. Les patients traités par placebo ont montré une baisse de seulement 1% de graisse viscérale abdominale

L'interruption de la tésamoréline après 6 mois de traitement a entraîné une nouvelle accumulation de graisse abdominale chez les patients affectés.

Aucun effet indésirable significatif sur le métabolisme du glucose n'a été trouvé.

Conclusion
Les caractéristiques de la tésamoréline en font un candidat idéal pour le traitement de l'excès de graisse viscérale, un aspect important de la lipodystrophie associée au VIH.
Theratechnologies attend le verdict de la FDA (Food and Drug Administration) pour la fin Mars 2010. Si la tésamoréline est autorisée, elle devrait être commercialisée sous le nom "EGRIFTA" aux Etats-Unis. Ce serait le premier traitement disponible contre l'adiposité abdominale liée au vih.

Publicité
Commentaires
Le blog des séropositifs en colère
Publicité
Derniers commentaires
Newsletter
Publicité