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Le blog des séropositifs en colère
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13 septembre 2010

INTERVIEW DE ROBERT GALLO ou "C'est pas parce qu'on n'a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule"

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Robert Gallo: "Le virus nous donne des leçons que nous ne savons pas apprendre »
La préoccupation du directeur de l'Institute of Human Virology: "Nous ne sommes toujours pas préparés aux épidémies"

MILAN - le 12 septembre 2010

"Quand aurons-nous un vaccin contre le sida?"

Depuis plus d'un quart de siècle, Robert Gallo s'entend poser cette question. Le protagoniste de la querelle célèbre avec le Français sur l'identification du VIH Luc Montagnier, le scientifique américain n'a jamais cessé de chercher une réponse est maintenant en Italie, pour la sixième Conférence mondiale sur le Futur de la Science (organisée à Venise, du 19 au 21 septembre) a quelque chose de nouveau à dire: l'antidote pour le VIH est peut-être un peu plus proche et les essais pourraient bientôt commencer pour vérifier son efficacité. Mais Gallo ne vient pas en Italie seulement pour parler de cela.

Professeur, à Venise, vous tiendrez une conférence sur la "preparedness" (préparation), " être préparés". Que voulez-vous dire?
"Nous savons que les virus sont toujours présents dans la société et que d'autres épidémies peuvent exploser, mais nous ne sommes jamais prêts. Les hommes semblent oublier une pandémie après trente ans et commencent à croire que les virus ne sont plus une priorité, ainsi l'arrivée d'une nouvelle infection, nous trouve toujours impréparés. Je crains, par exemple, que si une urgence virale éclatait vers 2040, une nouvelle fois nous pêcherons d'impréparation. Même si je pense qu'il manque un réseau mondial de virologues qualifiés, car aujourd'hui, beaucoup de travail est confié à des épidémiologistes et des personnes qui s'occupent de santé publique, mais ce sont les virologues qui doivent pouvoir étudier dans les laboratoires les pathogènes humains ou les possibles agents dangereux. Ce n'est qu'alors que nous pourrons être prêts face à la contagion de virus inconnus jusqu'à présent, et que nous nous pourrons rapidement développer des tests diagnostics et des antidotes".

Sur quoi avez-vous misé ces dernières années à l'Institute of Human Virology que vous dirigez depuis 1996?
"Nous nous sommes concentrés sur la collecte des données expérimentales pour la création d'un vaccin préventif efficace contre le VIH. Ensuite, nous avons approfondi le lien entre VIH et cancer qui m'intéresse particulièrement, soit pour mon passé de chercheur en cancérologie soit parce que je veux comprendre pourquoi certaines tumeurs sont plus fréquentes chez les patients atteints du SIDA. Enfin, j'ai cherché à "faire des préparatifs" en soulevant les bases scientifiques pour l'avenir grâce à des collaborations appropriées, le recrutement de personnel qualifié, le développement de nouveaux programmes. Je tiens à dire notre institut est impliqué dans la prise en charge des malades du SIDA à la fois dans notre communauté (même pour ceux qui ne peuvent se permettre de se payer le traitement), dans sept pays africains et deux pays des Caraïbes".

A propos de malades, il y a 22 000 personnes malades du sida en Italie et environ 180 000 vivent avec le VIH. Il y a-t-il de bonnes nouvelles pour eux?
"Peut-être que certains lecteurs ne se souviennent pas, mais la thérapie contre le VIH a été le premier traitement efficace contre un virus dans l'histoire de la médecine. La grande majorité des personnes vivant avec le VIH peut désormais mener une vie raisonnablement normale, à la fois en qualité et en durabilité. Et d'autres médicaments sont continuellement à l'étude ( de nouveaux sont mis en circulation tous les deux ans). Les inhibiteurs de l'intégrase, par exemple, constituent une nouvelle classe d'anti-VIH, la plus grande nouveauté du moment.

Mes collègues cliniciens me disent que les résultats cliniques sont vraiment très bons et avec très peu d'effets secondaires pour le moment. Il existe d'autres expériences avec des médicaments inhibiteurs anti-VIH qui semblent prometteurs. Dans les années à venir nous aurons certainement des méthodes plus agressives et plus rapides contre le virus. Le traitement commencera plus précocemment et sera étendu à plus de gens".

Dans cette perspective la détection précoce de l'infection devient de plus en plus importante.
"Identifier avant la présence du virus signifie en réduire sa capacité de propagation et d'accroître les chances de contrôle de l'épidémie. Malheureusement, aujourd'hui, la faible perception du risque de tomber malade est un problème mondial, ainsi, le fait est que tant de gens ne savent pas d'être infectés, parce que dans certains cas, le virus ne présente aucun symptôme pendant de nombreuses années. Malheureusement, il y a une basse perception du risque. Un rôle plus actif de l'école serait necessaire, mais aussi les médias, qui ont réduit leur attention sur le sida, qui ne donnent plus de nouvelles et ne racontent plus d'histoires. Ainsi le rideau tombe .... "

"Stop Aids: " Keep the Promise" ("Stop sida: tenons notre promesse") était le titre de la dernière campagne mondiale contre le sida. Où en sommes-nous?
"L'éradication du VIH? Nous n'y sommes pas encore, il faut de la patience et de la coopération de la part des gens. Mais nous faisons des progrès, même s'ils sont lents. Dernièrement, il y a eu des commentaires positifs importants sur les microbicides (des molécules testées sous forme de gel, pommade ou crème qui appliquées avant le rapport sexuel pourraient potentiellement bloquer la transmission du virus. ndrl) Une bonne nouvelle, même si les microbicides sont comme les préservatifs: nécessaires mais insuffisants. On ne peut pas compter sur le comportement humain, le vaccin est nécessaire ".

Précisément le vaccin. En 84 il a été dit que deux ans serait suffisants et, dans ce quart de siècle de nombreux ici et là dans le monde ont annoncé l'arrivée imminente d'un antidote ... Où en sommes-nous?   Nous y travaillons. Le fait est que ce rétrovirus mute à une vitesse impressionnante. Mais le vrai problème est qu'il s'insinue dans les gènes du patient pour y rester. C'est pourquoi toutes les routes essayées jusqu'à présent ont échoué. Mais à l'Institute of Human Virology, nous avons maintenant un sérieux candidat-vaccin. Nous nous employons à le porter en première phase d'essais cliniques. Cela signifie que, si cela fonctionne, il faudra des années avant qu'il puisse être distribué, mais nous sommes à la recherche de fonds et nous réussirons".

Selon vous, Professeur, quelles sont les priorités pour vaincre le SIDA?
"A part le vaccin, naturellement... Tout d'abord, poursuivre la recherche de base. En second lieu, apporter les soins nécessaires dans les pays en développement. Troisièmement, répandre plus le dépistage du VIH afin d'augmenter le diagnostic précoce et limiter les infections par ceux qui ne se savent pas séropositifs".


Vera Martinella-corriere della sera

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