Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog des séropositifs en colère
Archives
30 décembre 2010

VIH: Réservoirs dans le cerveau, un obstacle à l'éradication? 2/2

interviewlafeuillade

Le 22 décembre 2010

Suite aux différentes reflexions publiées sur les réservoirs du cerveau, voici un entretien du 22 décembre 2010 avec Bruce Brew, du Département de Neurologie et VIH de l'hôpital Saint Vincent en Australie.

Question 1: Récemment, une série d'articles ont mis l'accent sur le cerveau comme majeur réservoir viral du VIH chez les patients traités par HAART. Que savons-nous vraiment ce qui se passe au niveau des tissus, puisque la plupart des études se concentrent sur le liquide céphalo-rachidien?

Bruce Brew: Il ya une évidence certaine de compartimentation au niveau du tissu cérébral. Les récents travaux de Holman (AIDS Res Il 2010), Langford (J Neurovirol 2006), Batmanian et Brew (J de Thérapie pour le VIH, 2005), Smit (J Virola 2004) l'ont démontré.

Q2: Il s'est publiquement parlé de corrélation entre la pénétration des médicaments antirétroviraux dans le système nerveux central et l'expression virale, ou même des fonctions neuro-cognitives. Si c'est si évident, pourquoi ce paramètre n'est pas inclus dans les recommandations thérapeutiques de première ligne?

BB: C'est déconcertant. Peut-être, qu'avant de donner les recommandations officielles, ils attendent les résultats des essais cliniques randomisés.

Q3: S' il est vrai que le VIH reste dans le cerveau, malgré la multithérapie, existe-t-il des données démontrant que l'on peut faire une sélection des variantes pharmaco-résistantes surtout au niveau cérébral et qu'ensuite celle-ci atteignent d'autres zones de l'organisme?

BB: Non, mais je crois que cela dépend de la difficulté pratique de faire des ponctions lombaires répétées, du moment que ces ponctions lombaires sont faites en relation au développement des mutations résistantes et de la capacité de relever les quasi-espèces résistantes, qui peuvent être «submergées» par d'autres et plus nombreuses espèces mutantes.

D4: Est-il possible de trouver un bon équilibre entre la diffusion de la multithérapie au niveau cérébral et la neuro-toxicité de la multithérapie elle-même?

BB: C'est une question qui devient de plus en plus importante, pour laquelle - pour le moment - il n'y a pas de réponse définitive. La HAART peut être toxique pour le cerveau directement, même si nous n'avons que des évidences seulement préliminaires, et indirectement, à travers une augmentation du risque cardiovasculaire, qui peut conduire à une détériorisation cognitive de type vasculaire.

Q5: Dans un récent éditorial sur la revue AIDS, Janice Clements soutient qu'il est prématuré d'expérimenter des stratégies pour l'éradication du VIH, puisque nous ne maitrisons pas à fond leurs puissants effets négatifs / secondaires sur le système nerveux central. Pouvez-vous expliquer cette préoccupation?

BB: La préoccupation consiste en cela: les stratégies d'éradication - pour l'instant - sont basées sur l'efficacité des traitements antirétroviraux puissants pour contrôler l'augmentation de la réplication virale dérivée de la transformation des réservoirs d'infection de latents à productifs. Les ARV disponibles aujourd'hui ont une efficacité variable et relativement limitée sur le cerveau.

Q6: Quelles sont les nouveautés que l'on peut attendre dans le champ de la persistance du VIH dans le cerveau et dans quelle direction doit aller la recherche?

BB: Je pense que nous réussirons à mieux comprendre la persistance du VIH dans le cerveau si nous nous concentrons sur l'infection au niveau des astrocytes et sur la base moléculaire du neurotropisme et de la neurovirulence, ainsi que sur l'importance d'une atteinte du système nerveux central au moment de la séroconversion.

Publicité
Commentaires
Le blog des séropositifs en colère
Publicité
Derniers commentaires
Newsletter
Publicité