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Le blog des séropositifs en colère
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26 mai 2011

Le vih et le Vatican: pas de préservatif même si l'un des conjoints est malade

benoit16

Le Vatican le 24 mai 2011. L'Osservatore intervient aujourd'hui dans le débat sur l'utilisation du préservatif pour combattre le vih en réaffirmant que l'Eglise est opposée à toute utilisation, même si l'un des conjoints est malade. Le couple, peut-on lire dans le journal, ''pour éviter la possibilité de l'infection, peut prendre conjointement la décision de s'abstenir de rapports sexuels pour des raisons de santé, comme pour d'autres maladies".

L'un des conjoints est séropositif? Pas besoin d'utiliser un préservatif, mais arrêter d'avoir des relations sexuelles. La suggestion incroyable vient directement des colonnes de L'Osservatore Romano, le journal du Saint-Siège, qui pose ainsi un droit de veto décisif à l'utilisation de préservatifs pour un couple uni par le mariage. Ainsi, pour vivre selon les règles de l'Église et si l'un des deux est affecté par le vih, le mari et la femme doivent dire stop à tout rapport sexuel.

En bref, en plus de subir le vih il faut accepter la pénitence. L'Eglise n'accepte pas les demi-mesures et le fait comprendre à travers les lignes de l'article publié sur son journal. Pour le Saint-Siège "le préservatif déforme l'essence même du rapport sexuel, en brisant le sentiment d'être une seule chair." En fait, de cette façon "à partir du point de vue moral, il ne s'agirait d'une expérience pas vraiment conjugale".

Et bien sûr, parce que, préserver sa propre femme ou son propre mari de l'infection d'une maladie sexuellement transmissible, tout en voulant exprimer l'amour de couple de la manière la plus naturelle, n'est pas une expérience « conjugale ». L'Église promeut l'abstinence dans ces cas. Et même empire les choses en soulignant que "le préservatif n'est pas totalement sûr" et que toute personne qui propage cette idée, "alimente les fausses croyances". Dernier point et non des moindres, l'article se termine de façon paradoxale en renversant complètement la perspective et en soulignant que le choix du préservatif, "comme pratique habituelle, est un manque de responsabilité envers l'autre personne."

La publication de cet article fait un peu sourire, au moment où l'Eglise est déchirée par des scandales liés à la pédophilie répandue dans le clergé et quand un cas comme celui Seppia ou d'autres sont au centre de l'actualité, l'Osservatore Romano ne trouve rien de mieux que dicter les règles sur la meilleure façon de gérer la relation du couple en présence d'une maladie aussi grave.

À ce stade, il y a un problème de communication fondamental. L'Église n'a pas encore compris les dynamiques par lesquelles notre société évolue. Et, ce faisant, elle risque de perdre des fidèles. Et ce n'est pas en lançant des anathèmes ou en proposant des solutions absurdes qu'elle réussira à les récupérer. Dans la vie de couple, une plus grande liberté devrait être possible, mais comme on le sait, les religieux qui (théoriquement) ne sont pas concernés veulent quand même établir et imposer leurs règles.

 

 

 

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