Polémiques à l'Université de Florence: Marco RUGGIERO s'explique
le 20 avril 2012
Il n'a jamais remis en doute l'association entre le VIH et le SIDA ni annoncé l'existence d'un yogourt en mesure de guérir le syndrome. Après les polémiques déclenchées ces derniers jours, le Professeur Marco Ruggiero a accepté de raconter sa version sur les faits de l'anecdote qui l'a vu au centre d'une âpre controverse.
Le Professeur de biologie moléculaire à l'Université de Florence, a fini dans l'œil du cyclone après la publication d'une lettre sur un forum dans laquelle il a été accusé d'avoir proposé pendant ses cours, un yaourt contenant la protéine Gc-Maf, capable de combattre la maladie.
Enquête interne. L'enquête interne de l'Université de Florence, lancée par le recteur Alberto Tosi a pris fin dimanche 15 avril, mais pour l'instant rien n'a été divulgué sur les conclusions.
Créée pour acquérir des informations d'évaluation sur l'enseignement de Ruggiero, la Commission a terminé son travail, mais le Recteur a déclaré qu'il devra étudier le cas attentivement avant de prendre une décision.
Pendant ce temps, le Professeur dénommé « négationniste», a annoncé avoir déposé une plainte en diffamation contre les auteurs anonymes de la lettre qui a déclenché l'affaire. Pendant ce temps une pétition en ligne pour sa défense, a atteint 448 signatures.
QUESTION: Vous avez été accusé de nier le lien VIH-SIDA, le pensez-vous vraiment ?
Marco Ruggiero: Je n'ai jamais remis en doute une association entre infection à vih et l'immunodéficience ni qu'il ne serait possible de le faire. Des doutes existent seulement sur le rôle exact du vih dans la pathogenèse du sida, donc dans le rapport de cause à effet.
En pratique, il est encore nécessaire d'éclaircir l'existence et le poids des autres co-facteurs qui facilitent la progression d'infection asymptomatique au sida et comprendre si et comment ils peuvent être contrastés. Ces considérations, parmi d'autres, ont été exprimées par le prix Nobel Luc Montagnier dès les premières années de son travail sur le VIH / SIDA.
Q: Dans la lettre du Forum on parle aussi d'un yaourt contenant la protéine Gc-MAF. De quoi s'agit-il ?
MR: Ce n'est pas vrai, ou du moins, je ne suis pas au courant d'un tel produit. La Gc-Maf est une protéine que notre corps produit normalement pendant la réponse immunitaire et qui stimule les macrophages, les principaux acteurs dans le processus d'auto-défense de notre organisme.
Nous avons hypothétisé que l'effet immunostimulant de certains types de yaourt probiotique peuvent être attribués à la formation naturelle de cette protéine dans des ferments lactiques.
Un effet documenté par d'éminents chercheurs, qui les ont expérimentés surtout en Afrique. Il suffit de penser à la recherche publiée en 2010 par Matt Irvine et d'autres scientifiques": La consommation de yogourt probiotique est associée à une augmentation des cellules CD4 (celles qui diminuent dans le sida ) chez les personnes vivant avec le VIH / SIDA".
Q: Pourquoi pensez-vous que certains utilisateurs de ce Forum vous ont attaqué?
MR: Je ne connait pas l'identité de ceux qui m'ont attaqué. Mais j'ai reçu des lettres signées par les membres de ce forum qui se dissociaient de cette attaque en la qualifiant de « d' inacceptable ».
Q: Il y a-t-il d'autres Professeurs qui travaillent dans votre théorie?
MR: Je tiens à souligner qu'il n'y n'existe aucune théorie qui soit "mienne". Mais beaucoup de médecins et de chercheurs, particulièrement à l'étranger, ont une approche critique à l'égard des études conventionnelles sur le VIH et le SIDA. Parmi ceux-ci, le lauréat du prix Nobel Kary Mullis, les Professeurs Peter Duesberg (Berkeley) et Henry Bauer (Virginie) et beaucoup d'autres qui sont définis comme "dissidents". En Italie, il y a plusieurs jeunes médecins et chercheurs qui sont en train de développer une approche critique.
Q: Pour votre défense, dans le même Forum, une pétition en ligne a été lancée, qu'en pensez-vous?
MR: Je suis honoré par la solidarité montré par des personnes qui ont eu le courage de s'exposer. Je tiens à souligner que les pétitionnaires viennent du monde entier et la plupart sont des gens que je ne connais pas mais qui de toute évidence apprécient mon travail.
Q: Qu'en pensent les Professeurs et les étudiants de l'Université de Florence?
MR: Certains de mes collègues m'ont manifesté leur solidarité en personne, d'autres ont signé la pétition. Plusieurs étudiants et anciens étudiants m'ont écrit des lettres de solidarité et plusieurs d'entre eux se sont adressés directement au Recteur.
Q: Combien d'étudiants ont obtenu leur diplôme avec vous en dicutant la thèse sur le sujet?
MR: Je ne me souviens pas du nombre exact, mais je tiens à préciser que, dans les thèses on expose des théories et des hypothèses qui doivent ensuite être vérifiées expérimentalement. Je ne trouve pas qu'il est dangereux d'exposer des hypothèses qui, bien que considérées comme controversées par beaucoup, trouvent le soutien des lauréats du Prix Nobel. Une thèse est - justement - une thèse et non un livre de textes, un protocole ou une directive à laquelle se référer pour mettre en place une thérapie.
Q: La commission ne s'est pas encore prononcée, qu'en attendez-vous?
MR: Jusqu'à présent, l'attitude de l'Université envers moi a été impeccable, avec correction et sensibilité. Je ne connais pas les conclusions de l'enquête interne, mais je n'ai aucune raison de douter que cette attitude ne puisse continuer.
Q: Vous continuerez vos recherches de toute façon?
MR: J'ai de nombreux projets en cours et, bien sûr, mon activité de recherche se poursuivra avec le plus grand engagement.
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