La guerre aux multinationales pharmaceutiques

le 12 octobre 2012

Après l'Inde c'est le tour de l'Indonésie. Selon le Guardian, le gouvernement de Djakarta a surpris le monde après l'ordre donné aux médecins d'utiliser pour le traitement du vih et de l'hépatite B les produits fabriqués par les industries locales à un prix inférieur par rapport aux géants de l'industrie pharmaceutique.


SILENCE DES ENTREPRISES - Cette ordonnance a été rendue le 3 septembre dans le silence le plus complet aussi bien de la part des autorités que des industries du secteur d'activité, qui jusqu'à récemment étaient prêtes à défendre leurs brevets, aussi bien au niveau diplomatique qu'au niveau juridique. Mais les temps ont changé, le monde est au courant de la possibilité de produire des médicaments à moindre coût. En somme, cela ne sert plus à rien pour big pharma de "montrer les muscles".

LE PRÉCÉDENT INDIEN - Big Pharma est en train de mener une guerre juridique en Inde, convaincue que les médicaments produits dans le sous-continent sont ensuite distribués partout dans le monde, contrairement à ce qui a été convenu entre les représentants de l'industrie pharmaceutique et les délégués gouvernementaux à New Delhi. Cette fois, cependant, le Président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono a fait quelque chose de plus, en donnant la licence gratuite pour la production de médicaments nécessaires pour lutter contre le vih. Déjà en 2007, une ordonnance semblable a été publiée, mais elle était limitée à la seule production de trois désormais "vieux"médicaments anti-vih, à savoir, l'éfavirenz, la lamivudine et la névirapine.

DANGER EN PERSPECTIVE - Ces trois molécules ne sont plus suffisantes pour répondre à l'urgence. Maintenant, c'est le tour des produits fabriqués par Merck, GlaxoSmithKline, Bristol-Myers Squibb, Abbott et Gilead. Selon le décret voulu par le Président indonésien, les producteurs de ces médicaments recevront un prix égal à 0,5% de la valeur totale du produit.

L'Indonésie ne court pas de risque grave en ce qui concerne la propagation du vih, mais il s'agit du quatrième pays le plus peuplé du monde et si les personnes vivant avec le vih ne sont aujourd'hui " que seulement " 310 000, la propagation du virus se développe de jour en jour . Le choix du gouvernement de produire leurs propres produits tels que Kaletra d'Abbott dans le futur, pourrait faire école. Dans ce cas, cependant, les sociétés pharmaceutiques seraient contraintes de prendre des mesures pour sauvegarder la recherche et les dépenses de ceux qui travaillent à la production de ces produits.