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Le blog des séropositifs en colère
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29 octobre 2012

Une femme séropositive escroque près de 5 millions d'euros

ougandais

le 25 octobre 2012


L'incroyable histoire de Ruth Nabuguzi, 49 ans ougandaise avec des dizaines de fausses identités pour escroquer toutes les allocations possibles offertes par l'État-providence britannique

Survivre pendant vingt ans malade du sida. Et pendant tout ce temps, mettre au monde et élever une centaine d'enfants. Ce qui ressemble à une histoire héroïque à tirer les larmes est en réalité une énorme fraude contre l'aide sociale britannique conçue par Ruth Nabuguzi, une ougandaise émigrée à Londres il y a 21 ans. Depuis, elle était devenue une experte en fausses identités et faux documents, et a réussi à voler à l'Etat britannique environ 5 millions d'euros.

Nabuguzi, et un cercle d'amis et des membres de sa famille de mèche avec elle, connaissaient la faiblesse du système de contrôle du ministère de l'Emploi et des Pensions, et exploitaient goulûment toutes les failles de l'État-providence britannique. L'escroquerie la plus importante, si l'on regarde les chiffres, est celle qui concerne les médicaments pour traiter le VIH. Depuis plus de vingt ans, elle a reçu les coûteux antirétroviraux à la charge du service sanitaire national.

Mais Nabuguzi avait une santé de cheval et les médicaments payés par les contribuables de Sa Majesté, elle les envoyait en Ouganda où les complices les revendaient à des prix exorbitants. La femme a également reçu environ 800 000 euros à titre de contribution au loyer de la maison où elle résidait dans un quartier de l'est de Londres. Les allocations pour assurer l'éducation de ses 100 faux enfants s'élèvent à180 000 euros, dont près de 50.000 pour 1 seul cours universitaire.

Selon les enquêteurs, " il n'est pas possible d'avoir une estimation exacte de combien d'argent la femme a réussi à escroquer, parce qu'elle avait de nombreuses fausses identités qui ont perçu tellement d'allocations et pendant tant d'années qu'il est impossible de remonter au début del'histoire". Selon Paul Raudnitz, le ministère public qui accuse Nabuguzi et les autres membres de la clique qui ont organisé la fraude, " les tentacules de cette fraude se sont étendus très loin et pour longtemps". Démêler le tout est une entreprise ardue. De la reconstitution qu'ont réussi à faire les enquêteurs, Nabuguzi est arrivée en Grande Bretagne grâce à un asile politique en 1991, affirmant qu'elle avait laissé quatre enfants en Ouganda. Trois ans plus tard, elle a demandé un nouvel asile, cette fois sous le nom de Jane Namusisi et déclarant deux enfants dans le pays d'origine. En 1999, elle a demandé un troisième asile politique cette fois au nom de Pauline Zalwango, mère de trois enfants imaginaires.

Lors de la perquisition au domicile de Dennis Kyeyune, l'un des neuf co-accusés et - probablement - le fils ou le petit-fils de Nabuguzi, Scotland Yard a trouvé un sac plein de faux documents qui avaient été cachés dans un faux plafond. Le juge Nocholas Ainley qui a suivi l'affaire a soutenu "qu'il s'agissait d'une énorme arnaque organisée au niveau familial, mais qui pose de sérieuses questions en ce qui concerne la politique des asiles politiques et celle de la migration au Royaume-Uni".

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