VIH: Association entre les facteurs psychologiques et les maladies cardiovasculaires

Ces dernières années, d'autres traits psychologiques moins connus ont émergé, dont l'alexithymie (un trait personnologique caractérisé par des difficultés dans l'élaboration et la régulation des émotions), dont l'impact sur le système cardio-vasculaire a été documenté dans la population générale, mais est peu clair chez les patients présentant l'infection à vih.

Le groupe du Dr Parruti, directeur de l'unité des maladies infectieuses de Pescara, en étroite collaboration avec le Dr Vadini expert en neuro-infectiologie et quelques chercheurs de l'Université de la même ville ont mis en évidence, pour la première fois, une très forte association entre la présence de l'alexithymie et l'apparition de maladies cardiovasculaires chez les patients infectés par le vih.

Dans l'étude, qui vient d'être publiée dans la revue internatinale PLoS One, les chercheurs ont suivi 230 sujets pendant plusieurs années, en évaluant certains paramètres objectifs, parmi lequel l'épaisseur de la paroi de la carotide.

"Les résultats de l'étude sont en partie surprenants", explique le Dr Vadini, en premier lieu parce que le trait alexithymique entre les patients était beaucoup plus fréquent à ce qu'on pourrait s'attendre (plus de 40% des sujets étudiés), et d'autre part parce que l'alexithymie semble augmenter le risque cardiovasculaire beaucoup plus que la dépression, de l'obésité légère, de l'hypertension moyenne et du cholestérol total, du moins dans les patients vih. En fait, même en contrôllant dans les analuses les facteurs possibles confondants, le risque d'infarctus / ictus est apparu 5 fois plus élevé chez les sujets affectés d'alexithymie".

Selon le Dr Parruti, "si les résultats de notre étude sont confirmés dans une série d'évaluations multicentriques nationales dans les prochains jours, il sera possible de mettre en œuvre une série d'interventions innovantes très efficaces pour réduire le risque cardiovasculaire chez les patients vih positifs. Il apparait très intéressant, également, la possibilité de réévaluer dans un contexte différent, le poids réel de la toxicité cardiovasculaire de nombreux antirétroviraux mis en accusation jusqu'à présent ".