VIH: Frapper le virus avant qu'il n'attaque: une molécule le bloque

Le mécanisme découvert est simple.
Certains peptides s'attaquent au récepteur CCR5 utilisé par le virus pour pénétrer dans les cellules évitant ainsi que les particules virales se lient aux cellules cibles. Et l'infection est évitée. Cette découverte pourrait être très utile dans la prévention.

Il s'agit d'une recherche entièrement italienne qui démontrerait comment bloquer l'entrée du VIH dans les cellules saines: Les scientifiques de l'hôpital San Raffaele, auraient en effet produit certains peptides, c'est à dire des molécules à base d'acides aminés dérivés d'une protéine naturelle produite par le corps (chimiokine CCL5 / RANTES), capables de bloquer le virus. La recherche a été publiée sur Chemistry & Biology.

L'étude, dirigée dans les étapes précédentes par le Dr. Paolo Lusso, a couvert une période de plus de six ans et a été menée dans le cadre de deux consortiums européens (European Microbicides Project, EMPRO et Combined Highly Active Anti-Retroviral Microbicides, CHAARM) dans lequel un réseau d'une trentaine de laboratoires européens se coordonne dans le développement de microbicides anti-VIH.

Mais comment fonctionne ce mécanisme? Nos cellules présentent à leur surface deux types de récepteurs utilisés par le virus comme site d'ancrage pour entrer dans la cellule: les peptides créés en laboratoire par des chercheurs lient le récepteur CCR5 (utilisé par le VIH de pénétrer les cellules) sans l'activer, en empêchant l'apparition d'un état inflammatoire chronique dérivant de l'activation chronique du CCR5.

Le développement de ces peptides fait donc en sorte que les particules virales du VIH ne sont pas capables de se lier aux cellules cibles de l'organisme parce qu'elles trouvent le site d'attaque (CCR5) déjà occupé, un peu comme lorsque l'on essaye d'ouvrir une serrure où se trouverait déjà une clé. Le résultat de cette action moléculaire est que l'infection des cellules est manquée par le virus qui se trouve bloqué à l'entrée de la cellule.

Le scénario thérapeutique de la maladie de l'infection à VIH présente actuellement une approche pharmacologique d'excellence pour les personnes atteintes (HAART, Highly Active Anti-Retroviral Therapy ), mais les coûts de la multithérapie, rendent l'accès difficile notamment pour les patients dans les pays en développement. En outre, il n'existe pas encore des approches en mesure d'éradiquer définitivement le virus de l'organisme et les patients sont tenus d'utiliser une multithérapie en continu.

Luca Vangelista, coordinateur de l'étude affirme: "Le champ d'application qui concerne les peptides dérivés de CCL5/RANTES est celui de la prévention, car ils peuvent devenir les futurs candidats pour le développement en phase préclinique de nouveaux microbicides agissant sur les muqueuses, en bloquant le virus avant qu'ils ne puissent infecter l'organisme".