L'étrange cas des 600 décès hebdomadaires de trop: Une maladie inconnue ?

Milan le 13 Août 2013- Chaque semaine six cents personnes meurent de plus que prévu, et cela continue depuis plusieurs mois maintenant. Cela arrive en Angleterre, mais aussi dans plusieurs autres pays européens. Tout a commencé en 2012 et cela semble s'être poursuivi, avec le même nombre de décès supplémentaires, semaine après semaine, dans la première moitié de 2013. Personne ne connait la raison de cette augmentation, qui touche les plus de 65 ans, mais en particulier l'éventail des personnes au-dessus de 85 ans.
Un article en parle dans le dernier numéro du British Medical Journal, intitulé "L'étrange histoire de 600 décès supplémentaires par semaine", écrit par Nigel Hawkes, journaliste londonien free lance dépêché directement par le BMJ.

RÉDUCTIONS BUDGÉTAIRES - L'augmentation de la mortalité est telle qu'elle inquiète. Les données provenant de l'Office for National Statistics montrent que la mortalité a augmenté de 5% en 2012 pour les hommes et les femmes âgés de plus de 85 ans, tandis que dans les 27 premières semaines de 2013, il y avait une augmentation globale de 5,6 pour cent. "C'est un chiffre énorme - écrit l'auteur de l'article -. Si cela s'était produit lors d'une épidémie de grippe, ces dizaines de milliers de décès auraient été attribués à la grippe et il n'y aurait pas eu de polémiques.

Mais il n'y a pas d'épidémie, aucune cause évidente ni même des plaintes du public. Tout est très étrange. Bien sûr, la première pensée va à l'effet de l' Health and Social care Act Loi, qui a changé de manière significative le fonctionnement du système de santé national anglais, qui réduit probablement l'efficacité des services.

Et plus généralement, la pensée va vers les compressions budgétaires et les réductions de personnel de santé, qui avec la crise se sont propagées à travers l'Europe. Mais l'augmentation du nombre de décès est également présente en Ecosse, où l'Health and Social care Act n'est pas actif.

DEUX HYPOTHÈSES- Une enquête réalisée par l'Office for National Statistics a découvert que dans les régions du pays où les soins de santé étaient déjà en souffrance il n'y avait pas de manifestation de mortalité majeure, comme on s'y serait plutôt attendu si l'augmentation de décès aurait été la conséquence d'une détérioration des soins de santé. Deux hypothèses ont été avancées jusqu'ici.

L'une concerne l'épuisement possible du "bonus" que les octogénaires actuels auraient eu d'être de la première génération qui a bénéficié de meilleures conditions de vie infantile (ce qui expliquerait l'augmentation constante de l'espérance de vie moyenne qui se manifeste dans toutes ces années). Mais on ne comprend pas pourquoi elle devrait se traduire par une augmentation de la mortalité et pas seulement un arrêt de l'augmentation de la longévité. L'autre hypothèse est qu'il s'agirait d'une maladie infectieuse non encore révélée.

Mais les statistiques réalisées par les Ecossais indiquent que les causes des décès en surplus sont des conséquences de cancers, de troubles psychiques et comportementaux, maladies du système nerveux et des organes sensoriels, ainsi que les maladies respiratoires.

Quelle maladie infectieuse pourrait frapper en même temps tous ces différents organes et systèmes?

LONGUEUR DE LA VAGUE DE GRIPPE - Une réponse rapide à l'article de Howkes, toujours sur le BMJ, vient de Michaël Laurent, du Geriatrics Registrar dell'University Hospitals de Louvain en Belgique. Laurent signale que dans le seul mois de Juin en Belgique il y a eu une augmentation de la mortalité de 10% chez les plus de soixante ans. En outre, il indique l'existence d'un projet européen de surveillance appelé Euro-MOMO qui confirme l'augmentation même dans d'autres pays européens, au moins jusqu'à la dix-septième semaine de l'année 2013.

Laurent souligne que, selon une analyse danoise particulièrement longue cette année il y a eu une vague de grippe particulièrement longue et que cela pourrait peut-être expliquer le phénomène, au moins au Danemark, avec l'apparition de vagues de chaleur qui, comme c'est connu, peut conduire à des pics de mortalité chez les personnes d'un âge avancé.

Toute cette l'histoire qui doit être clarifiée, fait réaliser à quel point il peut être difficile de saisir le sens des données épidémiologiques et combien il est difficile d'arriver à attribuer raisonnablement un événement à une cause spécifique. Dans le même temps elle fait comprendre comment des phénomènes apparemment inexpliqués font les gorges chaudes des médias, y compris des revues médicales de grande envergure.

Comments

[Gérard]

Au rythme de 600 vieux par semaine, le problème des retraites sera vite réglé en europe