H1N1: BAS LES MASQUES!

VIRUS A, affaires en or pour Big Pharma, le vaccin vaut 10 miliards de dollars

le 22 juillet 2009 (M.Ricci)

Peut-être, que la pandémie, n'aura pas lieu. Peut-être que le vaccin arrivera trop tard. Mais l'argent dans les caisses de Big Pharma, appelé à la hâte pour préparer l'antidote, arrive à flots.

C'est un business de 10 milliards de dollars: la peur ne connaît pas la récession. Même si chaque dose de vaccin coûtera probablement une dizaine d'euros, en fait, c'est le volume des ventes qui fait masse. L'une des principales banques d'investissement mondiales, J. P. Morgan, a estimé que les gouvernements de divers pays ont déjà réservé, auprès de 3-4 des entreprises en mesure de produire le vaccin à grande échelle, au moins 600 millions de doses, pour un contrevaleur de 3 milliards d'euros (environ 4,3 milliards de dollars)

Ces derniers jours s'y est rajoutée la France avec un bon de commande de 94 milions de doses et un chèque de 1 milliard d'euros. Et la liste va s'allonger.

J. P. Morgan estime qu'à la fin, aux 600 millions de doses déjà réservées, s'en ajouteront 350 autres millions, pour une facture de plus de 2 milliards et demi de dollars, ( plus de 1,8 milliards d'euros). En fait, pour Big Pharma c'est une bonne affaire à coup sûr. Le milliard de doses réservées, ou en réservation, est largement insuffisante pour couvrir une population mondiale de près de 7 milliards de personnes. Mais c'est le maximum que les équipement actuels peuvent produire, sous forme de spry nasal aux USA ou flacon à injecter en Europe. Il n'y aura aucun stock en magasin.

Un groupe restreint de géants de l'industrie pharmaceutique, se partagera cet important business de la grippe du cochon: GlaxoSmithKline, Sanofi Aventis, Novartis, Astra Zeneca. Cependant, outre les vaccins, il y a les médicaments pour lequels la grippe a déjà rapporté. Et encore une fois, c'est Big Pharma qui domine le marché, avec d'abord le Tamiflu de Roche et ensuite le Relenza de GlazoSmithKline. Selon J. P. Morgan, les ventes de Tamiflu et de Relenza permettront à Roche et Glaxo, de réaliser un chiffre d'affaires de 1,8 milliards de dollars dans les pays riches et plus de 1,2 milliard de dollars dans les pays en voie de développement ( environ 2 milliards d'euros). Au total, entre médicaments et vaccins, le risque d'une pandémie s'élève, pour Big Pharma, à environ 10 milliards de dollars.

Inversement, sans les grands noms de l'industrie pharmaceutique, il n'y aurait ni médicaments ni espoir de vaccin. Il ya cinq ans, au cours de de l'hiver 2004-2005, aux États-Unis on n'était pas parvenus à mettre ensemble les doses prévues pour la grippe ordinaire, produites par deux firmes relativement petites: Aventis Pasteur et Chiron, Big Pharma se tenant à l'écart d'un secteur qui lui paraissait peu prometteur. En effet, en 2004 les ventes des vaccin en général, ( pas seulement pour la grippe) atteignaient à peine les 8 milliard de dollars, moins que les encaissements d'un seul médicament entre les plus populaires.

Ensuite, certaines entreprises ont découvert qu'avec les vaccins, on pouvait faire de l'argent. La Wyeth avec le vaccin contre le pneumocoque ( 84$ la dose). Merck avec un autre contre le papillomavirus (130$ la dose). Big Pharma a découvert le secteur: Novartis a acheté Chiron, Sanofi a pris Aventis Pasteur, Astra Zeneca Medimmune , Glaxo ID Biomedical, et encore Sanofi, Acambis et Pfizer a pris Wyeth. Sans cette concentration de moyens de recherche, disent les hommes des grandes entreprises, il n'y aurait pas aujourd'hui les moyens industriels nécessaires pour une réponse rapide à l'émergence pandémique.

Malgré le déploiement de forces, toutefois, le vaccin, même s'il est réservé, reste un point d'interrogation. Le scientifiques de Novartis ont fait savoir que, dans les tests de laboratoire sur le virus H1N1, il ne peuvent produire que seulement 30-50 pour cent de l'antigène (l'antigène est l'élément actif du vaccin), qui normalement s'obtient pour le virus de la grippe ordinaire. Plus on créé d'antigènes, plus on produit de doses. En outre, le processus de fabrication est encore long: une fois que le virus est isolé en laboratoire, les millions de doses de vaccins sont cultivés dans des millions d'œufs de poule, pour une période de 4-6 mois.

C'est pourquoi on ne sait pas encore avec certitude quand les doses de vaccin réservées seront effectivement disponibles. Il existe une méthode plus rapide pour produire le vaccin: la culture cellulaire. Il s'agit d'une procédure déjà utilisée pour d'autres vaccins, mais elle n'est pas encore autorisé pour le H1N1. L'émergence de la pandémie pourrait contraindre à brûler les étapes.