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Le blog des séropositifs en colère
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30 juillet 2009

VIH: La médecine alternative complémentaire (CAM)

echinacee
Chez les patients atteints de VIH l'utilisation de thérapies complémentaires alternative (Complementary Alternative Medicines, CAM) expose au risque de compromettre gravement l'effet de la thérapie antirétrovirale.

L'estimation de la prévalence de l'utilisation de la CAM chez les patients séropositifs varie selon les critères d'inclusion, de 16% à 95% selon plusieurs études publiées. Certains travaux montrent comment les CAM peuvent apporter des bénéfices chez les séropositifs. Par exemple, il a été démontré que les suppléments de multivitaminiques réduisent le risque de progression de la maladie et de décès chez les femmes enceintes infectées par le VIH en Tanzanie et surtout dans les pays à faible revenu ou à revenu moyen, où les séropositifs ne peuvent avoir accès aux antirétroviraux (ARV), ne peuvent utiliser que les CAM.

Généralement, les CAM sont utilisées par les patients afin de soulager les symptômes associés à la maladie, pour contrecarrer les effets secondaires du traitement et pour accroître le sentiment d'espoir.
Il est notoire toutefois que les CAM ne sont pas sans risques chez les patients en traitement pharmacologique systèmique.

Le traitement standard chez les patients positifs au vih comprend l'utilisation d'une combinaison de médicaments antirétroviraux en vue d'établir ce qu'on appelle la Highly Active ARV Therapy (HAART). La HAART est généralement constituée d'une combinaison de deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI) associés à un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (INNTI) ou un inhibiteur de protéase (IP). Les INNTI et les IP sont métabolisés par le système hépathique des CYP et donc l'utilisation de la CAM peut nécessiter une attention particulière en raison des potentielles inhérences au niveau métabolique.

Cette étude, sous forme de questionnaire, porte sur la prévalence de l'utilisation de la CAM sur un échantillon de 293 patients dans trois cliniques différentes de Londres sous traitement par ARV et quantifie le risque potentiel d'interactions graves associées à l'utilisation de la CAM .

Les effets évalués ont été: des potentielles modifications cliniquement significatives de la concentration sérique des ARV, une stimulation inappropriée du système immunitaire, le risque d'hépatotoxicité et la modification des facteurs de coagulation.
Les Cam plus couramment utilisées étaient des suppléments diététiques d'origines variées et des préparations phytothérapeutiques.

Parmi tous les utilisateurs de la CAM, 20% ont été avertis des risques potentiels associés à leur utilisation, tandis qu'à 10% de l'ensemble de la cohorte de patients il a été conseillé de suspendre son utilisation en raison du risque de graves interactions avec la HAART ou en raison d'événements indésirables des remèdes utilisés. Il a été demandé à 23 patients d'arrêter le traitement, en raison du risque d'effets indésirables graves.

Ces préoccupations conceranient principalement l'utilisation de l'échinacée à cause des effets immunostimulants, qui pourrait augmenter le nombre de lymphocytes infectés. Huit patients utilisaient des préparations à base d'ail et d' Hypericum, ce qui peut accroître la fonctionnalité du cytochrome CYP3A4 (qui métabolise les INNTI et IP).

Les auteurs soulignent que dans cette étude, 61% des patients utilisaient les CAM et que 20% d'entre eux compromettaient potentiellement le traitement antiviral. Un risque grave a été identifié chez 10% des patients, auquels à été conseillée la suspension de la CAM.

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