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Le blog des séropositifs en colère
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10 septembre 2010

VIH: Le voyage du désespoir

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Ils se déplacent la nuit, à la faveur de l'obscurité. Des centaines de personnes désespérées se pressent dans les villes du Sud du Matabeleland Ndolwane et Plumtree au Zimbabwe. Elles sont malades du sida et ne peuvent se soigner dans leur pays.

Ce sont principalement les enfants. Les chiffres officiels disent que seulement au Zimbabwe il y en a plus de 160 000. Pour eux, le traitement antirétroviral serait gratuit, mais le gouvernement ne dispose pas de ressources suffisantes pour les traiter tous: les statistiques montrent que seulement 1 sur 16 a accès au traitement. Pour les autres, le choix est de payer, mourir en silence ou de fuir.

Et c'est précisément ce que font nombreux d'entre eux. Tout arrive par le bouche à bouche qui se déplace de village en village et grâce aussi au soutien financier des organisations religieuses et des églises qui financent le voyage de l'espoir. Mais franchir illégalement les frontières ne serait pas possible s'il n'y avait pas des réseaux qui au fil du temps se sont spécialisés dans le convoyage des désespérés du Zimbabwe en Afrique du Sud et au Botsawana ainsi que le retour.

Des réseaux qui ont commencé avec les hommes qui partaient à la recherche d'un emploi et qui continuent maintenant avec les enfants malades. Leurs parents cherchent le miracle sud-africain, celui d'un pays qui risquait d'être mis à genoux par le sida mais qui s'en est sorti.

Mais le miracle n'est pas là. Ils ne savent pas que les miracles sont parfois temporaires et que le puissant voisin est de nouveau aux prises avec le même mal. En Afrique du sud, il y a un million de personnes traitées avec des antirétroviraux, mais leur nombre, d'après les autorités va tripler dans les 10 années à venir. Et ça c'est un problème. Chiffres en mains, le gouvernement le dit clairement: l'Afrique du Sud risque de ne pas atteindre l'objectif des 80% des patients traités. Les thérapies antirétrovirale n'ont pas d'échéance, mais elles accompagnent le patient pour le reste de sa vie. Par conséquent, les coûts sont destinés à croître de façon exponentielle.

D'autre part, les flux d'argent des donateurs internationaux est, année après année, moins important. Lors d'une conférence à Vienne en Juillet, l'alarme a été lancée officiellement. Si en 2008 7,7 milliards de dollars pour combattre le sida ont été recueillis, en 2009, le chiffre est tombé à 7,6 milliards de dollars. Les ressources diminuent alors que l'Afrique du Sud a besoin d'une injection de fonds supplémentaires d'un montant de 272 millions de dollars par an.

Les fonds diminuent mais le nombre de patients augmente, parce que l'organisation mondiale de la santé a modifié les paramètres en vertu desquels le patient est soumis à la thérapie: la valeur de référence de CD4, l'examen qui calcule le nmbre de cellules saines en mesure de combattre l'infection, est passé de 200 à 350. Avec 300 CD4 on ne pouvait jusqu'à récemment demander la thérapie antirétrovirale, mais désormais on peut la réclamer.

Les chiffres de l'urgence. Le pic s'atteindra en 2021, lorsque l'Afrique du Sud aura besoin de quatre milliards de dollars à elle seule. Cette année, le gouvernement a alloué un peu moins de 600 millions de dollars, auxquels se sont ajoutés 500 millions attribués par le PEPFAR (Presindet's Emergency Plan for Aids relief ) américain, avec une augmentation de 120 millions par rapport à l'année précédente. Cela, malgré que le programme américain soit en plein désarroi. Et le fait est que le PEPFAR est en train d'être repensé, préssé par la crise et que les donateurs internationaux ferment leurs robinets alors que l'Afrique du Sud a besoin de plus de ressources.

La Banque mondiale ne fournit pas de fonds pour la thérapie, mais seulement pour la technologie médicale, le Global Found a vu ses fonds chuter, qui en partie arrivent de l'Unitaid qui désormais se démobilise: à partir de 2012 le flux de l'argent vers la République démocratique du Congo, le Malawi, le Mozambique et le Zimbabwe sera tari. L' Afrique du Sud est aux prises avec ce qui deviendra bientôt une catastrophe: dans la province du Free State, l'une avec l'un des taux les plus élevés d'incidence du SIDA et du VIH, les traitements antirétroviraux ont été suspendus pour dépassement de budget. Pour cela, le gouvernement essaie de chercher comment réduire les coûts.

Un des premiers objectifs est alors le géant pharmaceutique Aspen Pharma qui s'est attribué le contrat et fournit à Pretoria des médicaments qui coûtent 20% de plus que les moins chers disponibles sur le marché. Son contrat a expiré en mai dernier, un nouvel appel d'offres n'a pas encore été lancé, mais on sait qu'à Pretoria ont est à la recherche d'alternatives moins onéreuses.

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