Moyen-Orient et Afrique du Nord, les cas de sida augmentent pour cause "d'immunité religieuse"
Le Moyen-Orient et l'une des deux zones géographiques dans le monde où les cas de sida sont en augmentation, et la seule façon d'inverser la tendance et de reconnaître comme inadéquate la conviction de "l'immunité religieuse et culturelle", solide dans de nombreux pays de la région du MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord).
C'est ce que met en évidence la coordonnatrice régionale de l'ONU Khadijah Moalli dans son intervention du 5 octobre 2010 à la Dubai School of Government dans laquelle elle a souligné que dans le monde arabe, 80% des femmes contractent le VIH par leur mari. Croire que le simple fait de suivre les comportements religieux et culturels évite l'infection est trompeur a-t-elle expliqué avec des données à l'appui. En 2008, 35.000 nouvelles infections ont été enregistrées dans la région MENA, portant le nombre total de cas estimés par l' ONUSIDA à 310.000. Les décès liés au VIH ont été 35.000.
"Nous devons accepter la réalité de qui fait quoi avec qui et comment. Que cela nous plaise ou non, dans nos pays, il existe le sexe tarifé tout comme existent les drogues", a déclaré la coordinatrice, en soulignant la nécessité d'une politique d'ouverture et non pas une attitude d'enfermement et d'isolement de la part des gouvernements et des autorités religieuses.
Le travail avec les deux a déjà commencé et même s'il existe des résistances, plusieurs imams (prédicateurs dans les mosquées) se montrent "réceptifs" au programme de sensibilisation et certains pays se montrent coopératifs. En Arabie saoudite 20 centres de conseil et de demande de dépistage ont été créés, l'Iran a lancé un programme éducatif qui comprend la distribution de préservatifs et d'aiguilles: l'Egypte a adopté des études comportementales de groupes sociaux et de genres à risque.
D'autres, cependant, comme les Emirats Arabes Unis, bien que connus pour leur caractère libéral par rapport aux pays voisins, maintiennent une confidentialité dangereuse. Avec 476 cas enregistrés en 2009, les rapports statistiques présentés par la Confédération des sept émirats des Nations Unies et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ne présentent pas de données relatives aux modalités de transmission, de pourcentage de la population à risque d'infection, ni la nationalité des personnes souffrant du syndrome de déficience immunitaire. Dans les Émirats Arabes Unis, où la contraction du vih se traduit par l'expulsion du pays, plus de 85% de la population est étrangère.
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