HÉPATITE C: La graisse abdominale aggrave la maladie

le 06 novembre 2010

Que les "poignées d'amour" autour du ventre soient mauvaises pour la santé c'est bien connu. Depuis longtemps on sait que le risque cardiovasculaire, par exemple, est plus élevé chez ceux qui accumulent des graisses à cet endroit. Aujourd'hui, il a été découvert que le "petit ventre" est nocif pour ceux qui ont l'hépatite C.

Des chercheurs de l'Université de Palerme ont mis au point un nouvel indice pour déterminer la quantité de graisse viscérale et ont découvert que des patients atteints par le vhc qui ont un taux de cette graisse supérieur, ont une charge virale plus élevée ( donc une hépatite, "plus active" ) et aussi un risque majeur de complications telles que la stéatose hépatique et la nécro-inflammation du foie.

L'ÉTUDE - La recherche, publiée dans la revue Hepatology, a porté sur 236 patients avec hépatite chronique à virus C de type 1, qui représente environ 75% des hépatites C qui est aussi la plus difficile à traiter. Lorsque le responsable de l'hépatite C est le virus de type 1, le patient présente souvent des stéatoses (accumulation de gras dans les cellules du foie), d'insulino-résistance, facteurs qui s'associent à une hépatite plus grave et plus difficile à traiter.

Les chercheurs palermitains ont cherché à comprendre si l'indice d'adiposité viscérale pourrait être un bon marqueur de ces dysfonctionnements métaboliques associés à l'hépatite C, adiposité qui se mesure pas en tenant compte de l'indice de masse corporelle et du tour de taille, mais également par une évaluation des triglycérides et du cholestérol HDL. L'indice d'adiposité viscérale issue de l'estimation de tous ces éléments donne une idée précise de l'accumulation de graisse au niveau abdominal et a été mesuré chez tous les participants à l'étude, et chacun a également subi une biopsie foie.

LA GRAISSE VISCÈRALE - les patients étudiés suivaient tous le traitement standard pour l'hépatite C, à base d'interféron pégylé et ribavirine, mais seulement 47% avaient obtenu une réponse efficace, beaucoup d'entre eux étaient en surpoids ou obèses et un sur quatre était hypertendu, 15% avaient un syndrome métabolique réel, 42% une résistance à l'insuline, dans la moitié des cas, la biopsie a révélé une stéatose, qui est résultée grave chez 17% des patients..

En comparant ces données avec l'indice de graisse viscérale obtenu pour chaque participant à l'étude, les chercheurs ont constaté qu'une plus grande quantité de graisse viscérale s'associe invariablement à un risque majeur de stéatose, de fibrose et d'activité nécro-inflammatoire au niveau du foie ( en pratique, un dommage hépatique plus important ), par ailleurs, elle est liée à une majeure charge virale et donc à une maladie plus "agressive". "C'est la première fois que la graisse viscérale résulte associée à une plus grande inflammation et à un dommage du foie chez les patients atteints d'hépatite C - explique Salvatore Petta, explique le gastro-entérologue qui a dirigé l'étude avec Antonio Craxi -.

L'indice semble en mesure de refléter la capacité du tissu adipeux de produire des médiateurs de l'inflammation, qui peuvent ensuite participer à la réponse inflammatoire du foie en cours d'hépatite. " Le tissu adipeux en trop, le "petit ventre", en somme, dans la pratique pourrait interférer avec l'accumulation de graisse dans le foie, entraînant une stéatose, mais aussi promouvoir la résistance à l'insuline et se comporter comme un véritable organe endocrine dans le sens négatif en modulant les fonctions métaboliques au niveau hépatique. L'indice de l'adiposité viscérale, selon les auteurs, peut être un bon marqueur du risque cardiométabolique.

"En outre - ajoute Petta - cet indice pourrait servir d'indicateur du dommage hépatique correlé à l'accumulation de graisse et pour prédire comment la maladie hépatique progressera, en plus de méthode pour évaluer si et comment la thérapie contre l'hépatite C est en train de fonctionner".