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Le blog des séropositifs en colère
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8 décembre 2011

VIH: homosexualité et vieillissement, une mini étude

stoppic


Une petite étude britannique, publiée sur Culture, Santé et sexualité, affirme que la façon de se comporter avec l'infection des homosexuels séropositifs est fortement conditionnée par la période du diagnostic de la maladie et par leurs propres vicissitudes personnelles.

Les chercheurs ont interviewé dix hommes séropositifs homosexuels, âgés entre 52 et 78 ans, sur leurs propres expériences de vieillissement avec le VIH.

"La découverte principale de cette étude exploratoire fournit une image sur comment le fait de vieillir avec le VIH soit influencé par le rapport biographique personnel eu avec l'histoire de l'épidémie", commentent les chercheurs. "La façon de vivre le vieillissement a été particulièrement influencée par les expériences vécues entre vivre avec le VIH et leur propre santé personnelle, la proximité affective et émotionnelle aux deuils liés au sida et à un compte rendu individuel de l'histoire de l'épidémie".

Tous les dix participants ont cherché à se représenter comme des personnes en mesure de réussir à bien vivre avec le VIH. Dans chaque cas, les différences dans les différentes manières de se comporter ont été claires, selon la période à laquelle l'infection leur a été diagnostiquée.

Les patients auxquels a été diagnostiqué le VIH avant l'avènement de la thérapie antirétrovirale (1996), étaient généralement plus ambivalent et angoissés pour leur avenir. Avoir à compter sur l'aide sociale pour une sécurité économique est un thème constant pour ces patients.

A ces patients, ont été comparés les individus qui ont été diagnostiqués avec l'infection après 1996: en général plus optimistes sur leur avenir, critiquant occasionnellement l'état de dépendance sociale ( pensions et autre ), des personnes séropositives d'avant 1996.

Le VIH a traditionnellement été considéré comme une maladie qui touche principalement les jeunes. Dans chaque cas, la proportion de personnes séropositives âgées de plus de 50 ans, est en augmentation constante au cours de la dernière décennie. Cela est dû à des effets importants de thérapies antirétrovirales modernes et aussi, malheureusement, au diagnostic continu des nouvelles infections chez les personnes plus âgées.

On sait peu de choses des expériences des patients VIH-positifs plus anciens. Les interviews des chercheurs, qui ont porté sur les dix patients dans un grand centre clinique pour maladies infectieuses, ont été menées sur dix participants d'ethnies différentes, vivant avec le virus depuis sept à vingt-trois ans. Quatre patients ont été diagnostiqués positifs au vih avant l'avènement du traitement antirétroviral hautement actif, et six autres touchaient une allocationon d'invalidité.

Ces hommes ont été invités à "raconter leur propre expérience sur le vieillir comme un homme gay et séropositif.".
Après avoir analysé les histoires, les chercheurs ont identifié deux parcours narratifs différents.

Les premiers était régressifs et décrivaient une perturbation importante causée par le VIH et l'éloignement des objectifs convoités de leur vie. Ces histoires ont souvent décrit des personnes piégées dans les expériences passées, l'interruption de carrière, la dépendance à l'État-providence et le traumatisme des deuils subis à cause du sida. Ces histoires ont été également caractérisées par la peur et l'angoisse du vieillissement avec le vih. Typiquement, elles émanenaient de personnes à qui l'infection a été diagnostiquée avant 1996, ou de quelque façon, chez ceux ayant un fort élément émotionnel, lié aux premières années de l'épidémie.

Des rapports plus récents ont décrit une plus grande réalisation des objectifs individuels. Le vih est souvent désigné comme "une maladie chronique traitable". Il y a moins d'anxiété sur le fait de vieillir. Les histoires des individus qui ont été diagnostiqués positifs au vih après l'avènement des thérapies antirétrovirales modernes, sont généralement de type progressif. Ces patients ont continué à travailler après le diagnostic et n'ont pas expérimenté des traumatismes des deuils dus au sida.

Les individus avec des expériences personnelles très profondes des premières années de l'épidémie, étaient vraisemblablement plus susceptibles à déclarer un sentiment de fatigue physique et de fatigue de vivre avec le vih.

Un patient a dit: "Oh mon Dieu, nous y voici de nouveau, et cela ne finit jamais, et chaque jour les comprimés, et encore et encore ..."
Un autre dit: "Comment pourrais-je aller mieux ? c'est toujours pire, je suis en train de revenir en arrière avec ma vie, ma santé, mes finances, mes relations personnelles, avec tout".

Le diagnostic dans la période avant l'avènement des thérapies modernes, a également été défini comme un gros effort pour faire face à l'imprévu de vieillir, ainsi que d'un sentiment de remords et de perte irrécupérable.

"Je n'ai plus le cercle d'amis que j'avais avant", a déclaré un participant. "Ils sont tous partis. Je n'ai jamais été en mesure de les remplacer."

 En revanche, une personne diagnostiquée séropositive en 1999, a parlé de la connaissance «d' un groupe de personnes qui ont vécu toute la période du VIH, avec la découverte, les décès et tous les aspects politiques, et ensuite la génération post-avènement des traitements antirétrovirales, qui ont un point de vue complètement différent, ainsi que des besoins différents. "

Le temps écoulé depuis le diagnostic, semble également être associée à la construction d'une identité morale et un moyen de se comporter desquels dépendent la façon de " bien vieillir".

La peur et le sens de culpabilité, à cause de la dépendance à l'État-providence, sont des thèmes qui ont été reportées par les personnes présentant des infections plus datées.
"Je n'ai pas réussi à travailler à temps plein", a déclaré un patient diagnostiqué en 1989. "Il ya cette tension constante - je suis atterré de perdre l'allocation d'invalidité -. Et la culpabilité d'avoir à revendiquer ces avantages à l'Etat-providence".

Un patient en pleurs, a déclaré: "Tout le monde vous fait vous sentir coupable de n'importe quoi ... Et dans le processus de culpabilité, je pense aussi, peut-être bien que je pourrait même retourner travailler, peut-être suis-je pathétique ? L'année dernière, mes tentatives m'ont montré que non, je ne pouvais pas le faire ".

En revanche, un patient diagnostiqué après l'avenement des thérapies antirétrovirales, a vivement critiqué le comportement de ses semblables séropositifs qui dépendent de l'Etat-providence les décrivant comme " des victimes réelles" et un fardeau pour les "contribuables britanniques".

Les histoires ont également montré l'absence totale de soutien social de certains individus: dans cette situation, les sujets sont préoccupés de savoir qui va prendre soin d'eux dans le futur.

La recherche se termine par quelques considérations: "Cette étude fournit un aperçu du phénomène émergent du vieillissement de la population touchée par le VIH". "Ces résultats suggèrent que les recherches futures devraient inclure des cohortes basées sur la biographie personnelle des patients, comme par exemple la période du diagnostic de l'infection, plutôt qu'une simple division chronologique par âge".

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J'avais 27 quand le diagnostic de ma séropositivité a été posé. J'en ai aujourd'hui 51. Oui, le "parcours de vie" est fondamental, et 3 fois oui, les diagnostiqués d'avant la trithérapie ont l'angoisse et la peur accrochée au ventre ! J'ai (tout) perdu à 35 ans, et, hospitalisé en clinique de 1995 à 1997, j'ai "bêtement" été sauvé par un concours de circonstance incroyable, et une phlébite, par ma mise sous trithérapie à la Pentecôte 96. Je vis une vie de précarité, d'assisté (par l'Etat et par mon frère ; Mes parents sont décédés accidentellement en 1993, juste après ma 1ère maladie symptomatique d'entrée en phase SIDA). Sans cette double assistance,je serai mort comme tou(te)s les autres, croisé(e)s avant 1995 et mon basculement social. J'aspire à mourir en paix et sans souffrir, le plus vite possible. Mais, on ne meurt pas comme ça si aisément : au-delà de la Loi, l'instinct de survie veille sur la Vie, n'en déplaise aux heureux non-assistés (P.S : je suis en CAE depuis 2008 ; Il s'arrêtera cette année ou l'année prochaine. Mes 2 dernières années de vie ?)
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