Birmanie: 80 séropositifs expulsés de l'hôpital après la visite du prix Nobel Aung San Suu Kyi

le 19 Novembre, 2010

La leader de l'opposition birmane, qui lutte depuis plus de vingt ans contre le régime militaire et tyrannique de son pays, lauréate du prix Nobel Aung San Suu Kyi, libérée il y a une semaine après sept ans de résidence surveillée, s'est rendue mercredi dernier à hôpital de Rangoon, hôpital militaire moderne, où sont suivis 80 patients atteints du vih que personne ne veut. La visite de Aung San Suu Kyi a été saluée avec grande joie par le centre médical, mais le lendemain de la visite, le centre militaire a ordonné la fermeture de l'hôpital.

Les autorités locales ont annoncé la fermeture à Ligue Nationale pour la démocratie (NLD), qui gère l'hôpital et qui est aussi le parti du prix Nobel.

Pour Yazar, le Directeur de l'hôpital, les autorités birmanes craignent la clameur que cette visite a suscité chez les 500 personnes qui se sont rassemblées à l'occasion de ce discours de la leader de l'opposition birmane. Le drame concerne maintenant les patients, qui depuis septembre 2007 étaient accueillis dans les monastères, accueil qui ne leur est plus possible.

Un malade du SIDA, Htin Aung, accueilli par l'hôpital a confirmé que les malades meurent dans les villages sans recevoir aucun traitement médical, alors qu'ici à l'hôpital les traitements sont systématiques. Selon l'ONUSIDA, en Birmanie environ 240.000 personnes vivent avec le VIH.